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Ervin Laszlo: nous sommes interconnectés




Ervin Laslov
Je suis un prodige de la musique : j'ai donné mes premiers concerts à l'âge de 4 ans. Depuis toujours, je ressens donc en moi cette force créatrice, cette transcendance qui s'élève de plus en plus haut, vers un état de beauté absolue et de parfaite harmonie. J'ai quitté ma carrière de pianiste et je me suis tourné vers la philosophie et les sciences, afin de comprendre d'ou venait cette force, et comment elle se manifestait dans notre expérience du monde. Je n'étais qu'un interprète, je voulais connaître le compositeur.

Mon tout premier livre, publié en 1963, parlait déjà de l'évolution de l'univers et de la place de l'homme. Notre cosmos n'est pas né du néant, mais d'une série d’impulsions créatrices. Elles ont engendré un univers positif, constructif et plein de sens, dont nous faisons partie. La musique m'a permis d'en faire l'expérience. C'est un privilège, mais aussi une responsabilité. Notre civilisation est en crise parce nous avons commis l’erreur de voir le monde comme un mécanisme, extérieur à nous.

En nous coupant du vivant et en le transformant grâce à nos découvertes technologiques, pour nos seuls intérêts, nous le dégénérons. Comme une cellule cancéreuse qui, parce qu'elle n'est plus en lien avec le reste du corps, en est réduite à se dupliquer, prendre de plus en plus de place, détruire, épuiser. A ce rythme nous n’aurons bientôt plus assez d'eau, de nourriture, d'air sain. Des signes de prise de conscience existent, comme le développement du commerce éthique ou l'essor des communications grâce à Internet...

Mais pour sortir définitivement de la crise, il faut aller un cran plus loin: changer radicalement de paradigme, c'est-à-dire de façon de voir le monde. Comprendre que je ne suis qu'un tout relatif, intégré dans un tout plus important. Comprendre que j'évolue dans une toile de vie interconnectée ce que je fais à moi-même ou autour de moi, je le fais à tout l'univers et qu'il m’appartient de contribuer à faire évoluer l'univers vers plus de beau, de bon, de sens, de relation, en arrêtant de maintenir le "moi", en concurrence avec les autres.

La voie c'est l'évolution, c'est la coopération, à travers l'empathie et l'amour. Contrairement à ce que beaucoup pensent encore, ce ne sont pas des faiblesses, mais des forces.

Ervin Laszlo
Source: Magazine "Inexploré" N°17
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