Un nouveau monde

Drôle de sensation que ce week-end passé en étant enfermé chez soi. Drôle d'ambiance à Bruxelles où les plus grandes artères de la ville étaient vides de vie. Le monde a comme cessé de tourner. Une menace plane au dessus de nos têtes. Des êtres que l'on ne voit pas qui selon les dires seraient extrêmement dangereux. Je commence à entrevoir ce que mes grands parents ont pu vivre au cours de la seconde guerre mondiale. Je parviendrai presque à me mettre à leur place et à ressentir la menace planée non loin de moi. Un sentiment de ne rien pouvoir contrôler, d'être comma la marionnette d'un marionnettiste pervers qui aimerais à perturber le petit être de bois que je suis. Ce week-end, j'ai vraiment eu l'impression de ne plus me retrouver aux commandes du vaisseau Nicolas. Tantôt submergé par la peur. Tantôt par le désir de dire merde à tout ça. Tantôt dans une profonde incrédulité comme si ce que je vivais était digne d'un mauvais film de science fiction.

Pourtant, j'ai l'intime conviction que ce que "je" et "nous", vivons en ce moment, a sa raison d'être. Il semble en effet que nous sommes arrivés à une croisée des chemins. Il y a d'un côté un monde qui parait avoir fait son temps. Des dirigeants qui ne contrôlent plus rien si ce n'est par la force et à coups de pétrodollars. Et de l'autre côté, une masse de personnes dont je fais partie qui se sent utilisée, bafouée, négligée. Si j'en restais là, je dirais que mon existence est terminée. Car ce scénario pré-apocalyptique que je décris ne peut rien laisser présager de bon. Si ce n'est que lorsque j'y regarde de plus près, il parait se dessiner une autre perspective sans nulle doute bien plus réjouissante.

Un monde est bien en train de disparaître mais il semble plus que certain qu'un autre est sur le point d'émerger. Les valeurs qu'elles soient familiales ou maritales que nous chérissions tant n'ont plus lieu d'être. La surconsommation ne nous apporte aucun bonheur durable. La religion a fait son temps. Elle est plus détournée aujourd'hui qu'initiatrice d'un véritable message de paix. L'éducation de nos enfants montre ses limites. Les écoles ne sont plus que des enclos dirigées par des personnes désabusées par une fonction dont eux mêmes ne croient plus en les vertus. Toute s'effrite. Tout est en train de s'effondrer. Là dessus, des êtres venus des ténèbres ont pris le contrôle. Jouant sur nos peurs les plus intimes, ils conspirent à semer le chaos partout. Et nous, par nos craintes et notre haine, nous les nourrissons et leurs donnons encore plus de pouvoir qu'ils n'en ont déjà.

Désormais, il semble plus qu'urgent de poser un choix. Certains le feront. D'autres continueront à suivre des personnes qui, penseront-ils, ont toutes les vertus pour les sortir de ce marasme. Certains finiront par se laisser engloutir par un côté émotionnel trop exacerbé. Ils sombreront dans des formes de dépressions, verront leur corps s'affaiblir et généreront maladies après maladies. Enfin, il restera ceux qui choisiront de se tourner vers des côtés plus obscures d'eux-mêmes en suivant le précepte "d’œil pour œil, dent pour dent". L'aigreur, le désir de vengeance feront partie de leur quotidien. Ils remettront la faute sur le monde qui les entoure sans chercher à s'en sortir par eux-mêmes.

La question que je me pose est de savoir si l'homme a les clefs de sa propre liberté. Possède t il en lui assez de conscience et d'ouverture pour tenter de se tourner vers d'autres approches et autres alternatives. Force est de constater que tout ce qu'il a essayé n'a pas porté ses fruits. Intérieurement, il est comme vide, inerte de toute remise en question. Pourtant en lui, réside un grand pouvoir auquel il ne croit pourtant plus. Nombre de sages à travers les âges a tenté de le lui faire percevoir. Mais jamais, il ne les a cru. Préférant se tourner vers la raison plutôt que vers son propre ressenti.

Nous y sommes donc! Nous ne pourrons échapper à ce qui arrive. Inutile d'essayer de fuir, la vie nous rattrapera à chaque fois. La décision nous appartient. Une décision qui pourrait modifier le cours de notre existence à jamais.

Nicolas Karels
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